Tendance commerciale semaine 23-2018
Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 23/2018

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 23/2018

Bovins de boucherie

Dans la filière, nombreux sont ceux qui s’activent à la communication positive sur la viande de bœuf, au travers des Rencontres "Made in viande". Reste que, pour les éleveurs, la fixation du prix de la viande est de plus en plus complexe à comprendre avec de nombreuses plus-values liées à la qualité, aux filières, à la vente directe magasin ou aux tarifs "Eleveur & Engagé", le tout conduisant à des niveaux de prix très disparates pour une même gamme de marchandise. Le niveau de base reste celui observé sur les marchés de bétail vif, où les volumes sont malheureusement en baisse d’année en année. Sans ces références, les éleveurs seront aveugles et à la merci d’opérateurs peu scrupuleux. De plus en plus d’opérateurs se basent sur les cotations régionales pour établir les prix dans le secteur Aval, mais le décalage avec les tarifs réellement pratiqués en fermes est parfois important.

Les éleveurs ne sortent pas rassurés du rapport de force engagé avec la grande distribution lors des débats du projet de loi issu des Etats généraux de l’alimentation. Des avancées ont pourtant été faites, mais le paysage du commerce mondial de la viande bovine risque de changer les rapports de forces. La viande sert ni plus, ni moins que de monnaie d’échange dans de nombreux contrats avec les gros pays producteurs (Canada, Mexique, Mercosur, Australie, Nouvelle-Zélande…). Notre mode de consommation avec une survalorisation des parties arrière, offre de grosses opportunités pour certaines pièces qui, autrement, passeraient au hachoir. Pour contrecarrer cette tendance suicidaire adoptée par nos dirigeants français et européens, les producteurs lancent une action syndical ce dimanche (lire en page 2 de cette édition). Dans le même temps, ils veulent redonner du lien avec le consommateur. C’est la démarche que cherchent à mettre en place les distributeurs, mais ce lien ne peut se faire qu’avec des professionnels de la viande (bouchers dans les rayons) et une qualité irréprochable dans l’assiette (ce qui est loin d’être toujours le cas). La proximité est là pour rassurer le consommateur, avec une attention particulière sur les conditions d’élevage et le bien-être animal.

Cette période transitoire entre la fin de l’année scolaire et le début des vacances d’été est toujours difficile à passer. Face à une météo moins favorable, la demande se tasse. Les familles préparent les vacances d’été et les soldes qui approchent seront également une charge sur les budgets. Sur les marchés, l’animation commerciale est un peu plus calme avec des disponibilités en progression dans les abattoirs : les travaux de fenaison ayant été stoppés net par le dernier épisode orageux. Le commerce est calme pour les animaux de qualité bouchère. La demande fléchit dans les bonnes vaches charolaises viandées avec des tarifs juste maintenus. Les allaitantes de choix secondaire se maintiennent, car c’est toujours les prix bas qui restent recherchés… Dans les réformes laitières, les industriels profitent d’un meilleur équilibre offre/demande pour stabiliser les prix des vaches frisonnes, abondances ou montbéliardes. En jeunes bovins, l’activité est stable que ce soit vers les marchés exports ou sur la France. Cela engendre très peu de mouvement tarifaire.

 

Bovins d’embouche et d’élevage

La pluie et la chaleur orageuse sont très favorables à la pousse de l’herbe, ce qui entraîne une activité assez régulière. Les tarifs tendent néanmoins à se stabiliser dans le sillage de la viande…

 

Broutards

Les sorties saisonnières sont en repli alors que la demande reste soutenue pour servir les nombreux pays intéressés par nos broutards ou nos taurillons. La France semble de plus en plus devenir un pays de naisseur, pour fournir les ateliers d’engraissement dans les autres pays de l’Union européenne ou du pourtour méditerranéen. Aux tarifs actuels des broutards, les engraisseurs français ont du mal à suivre alors que le prix de la viande ne suit pas. Les animaux sont dans les herbages et les éleveurs font prendre des kilos à moindre coût. Tous les voyants sont au vert dans les bons broutards et les taurillons herbés avec une offre insuffisante pour satisfaire l’ensemble de la demande, que ce soit à destination de l’Italie, de la Turquie, de l’Allemagne, de l’Espagne ou de l’Algérie. Dans les femelles, l’activité commerciale est ferme dans les bonnes laitonnes herbées exportées sur l’Italie. Les femelles communes et non vaccinées se vendent avec un peu plus de régularité vers l’Espagne.

 

Veaux d’élevage et d’engraissement

La situation reste marquée par le creux des vêlages et une demande suivie que ce soit pour la production française de veau de boucherie ou à destination de l’Espagne en vue de la production de jeunes bovins. Les gros veaux frisons ou montbéliards restent demandés et bien valorisés. La commercialisation est fluide dans les veaux de milieu de gamme, avec des tarifs fermes. Dans les croisés laitiers, blanc bleus ou jaunes, l’animation commerciale est favorisée par la faiblesse de l’offre ce qui permet un écoulement assez fluide dans les veaux viandés.

 

Ovins

La consommation est en repli avec une météo peu favorable à la vente de grillades. Les importations en provenance du Royaume-Uni, d’Espagne et d’Irlande montent en puissance et viennent concurrencer l’agneau français. Les enseignes qui jouent le jeu de la proximité et de la qualité permettent d’atténuer cette pression commerciale, même si la baisse se poursuit dans les agneaux. En brebis, l’offre reste suffisante pour la demande, et les tarifs se maintiennent.

 

Porcs

Les retards de sortie occasionnés par les fériés de mai ralentissent la reprise commerciale, alors que les conditions climatiques sont peu favorables à la consommation de grillades. L’animation commerciale pour ce début juin se montre pourtant plus ferme avec des opérateurs qui préparent la saison touristique dans le sud. Sue le Marché du porc breton, le prix reprend 0,008 € à 1,195 € du kilogramme pour le 56 TMP. Les marchés européens sont assez similaires hormis les pays du Sud tels l’Espagne et l’Italie dont les marchés intérieurs se dynamisent avec le démarrage de la saison touristique.