Cinéma

Communication métier : « Montrer le vrai visage de l’agriculture »

L’impatience se lisait sur le visage de Fabrice Just, président de la Société d’agriculture de la Loire. « Cette assemblée générale a une saveur toute particulière. Depuis des années, notre association présente des choses assez immatérielles. Mais là, nous avons produit quelque chose de concret ».

En effet, la structure a mis les petits plats dans les grands pour produire le film Ceux qui nous nourrissent, réalisé par le documentariste Guillaume Descave. S’inscrivant comme son cinquième long-métrage, il a pour but de montrer le vrai visage de l’agriculture sans partis pris et dans toute sa diversité : « Je souhaitais que l’on voie tous les types de production sur l’ensemble du département. Je prône un cinéma brut, sans voix off ni musique, pour laisser place à l’authenticité », confiait-il. Ce film n’est absolument pas un outil de communication pour la Société d'Agriculture, « c’est quelque chose que l’on donne à la profession et c’est aussi à la profession de s’en emparer ». Et bien au-delà des frontières de ce département.

Ceux qui nous nourrissent

Réalisé par Guillaume Descave, Ceux qui nous nourrissent est un long-métrage de 1h52. Il résulte d’un double objectif pour cet habitant de Saint-Nizier-sous-Charlieu : personnel (dédié à sa grand-mère décédée) et professionnel (rencontre avec la Société d’agriculture, parlant de sa volonté de faire un film qui donne la parole à tous les agriculteurs du territoire). « Aujourd’hui, quand on nous présente l’agriculture à l’écran, soit c’est trop bref ou extrait du Salon de l’agriculture, soit c’est trop négatif, avec la thématique de la difficulté du métier ou des suicides. Or, je voulais montrer la vie à l’écran ».

Lors du long-métrage, 26 exploitations ont reçu la visite (de deux à neuf heures de tournage) de Guillaume Descave. Une centaine de personnes figureront dans sa réalisation, dont une soixantaine de témoignages. Le tournage a été réalisé de février à fin septembre ; le montage est, lui, chronologique, faisant apparaitre la saisonnalité.

« Pour beaucoup de Ligériens, on habite en campagne, mais on ne sait pas comment cela fonctionne. L’idée à travers ce film est de leur donner les clés pour un peu mieux comprendre. Le film est accessible à tous et met en valeur aussi bien les agriculteurs que les agricultrices. Je voulais m’attacher aux hommes et aux femmes qui nous nourrissent, d’où le titre de mon long-métrage », poursuivait le réalisateur.

Avec un budget total alloué de 36.500 euros, la Société d’agricultrice se positionne donc comme productrice du long-métrage. « Le film était un projet, il est devenu un objet. Mais ce n’est que le début d’un processus », ajoutait Fabrice Just. En effet, si le 5 novembre est le jour de l’avant-première publique au cinéma de Charlieu (et le 10 novembre à Roanne, NDLR), il sera décliné en plusieurs versions adaptables dans le courant de l’année 2024 (DVD, série, etc.).

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