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Cuma L’Equipe à Toulon-sur-Arroux

Cent hectares de foin à trois

Depuis trois ans à Toulon-sur-Arroux, trois exploitations voisines adhérentes de la Cuma L’Equipe effectuent leurs foins en commun. Le groupe qui totalise quatre agriculteurs - deux sont en Gaec - récolte ainsi plus d’une centaine d’hectares de foin. Un chantier qui ne leur prend pas plus de temps que lorsqu’ils accomplissaient leurs fenaisons chacun de leur côté. La pression en moins.
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Ce printemps, trois exploitations adhérentes de la Cuma L’Equipe à Toulon-sur-Arroux réaliseront leur troisième campagne de fenaison en commun. Il s’agit de Gilles Hériaut, à la tête d'un élevage de 110 vaches charolaises - tout engraissé, de Jean-François Labaune, éleveur de cent vaches charolaises avec finition des femelles, et du Gaec du Val-d’Arroux, exploitation laitière avec une centaine de montbéliardes et un troupeau caprin. Immédiatement voisines, les trois fermes avaient pris l’habitude de partager certains chantiers ensemble, notamment au sein de la Cuma. Elles font partie du groupe ensilage qui compte onze utilisateurs autour d’une machine automotrice réalisant annuellement 80 hectares d’ensilage de maïs et 250 hectares d’ensilage d’herbe. Chaque année, Gilles, Jean-François ainsi que Florent Fèvre et Johanny Naulin du Gaec du Val-d’Arroux, se retrouvent pour l’ensilage d’herbe, puis les enrubannages et désormais les foins. « Nous avions tous du matériel vieillissant à renouveler. La question d’acheter du matériel de fenaison en Cuma nous est venue. Nous sommes allés rencontrer d’autres Cuma qui avaient lancé ce type de chantier en commun. Puis nous avons décidé de tenter l’expérience avec nos matériels respectifs pour voir si ça allait », expliquent Gilles et Jean-François.

Fauche sur six mètres !


A elles trois, les exploitations récoltent plus d’une centaine d’hectares de foin en commun. Pour la fauche, le Gaec du Val-d’Arroux disposait d’une faucheuse frontale. En ajoutant la faucheuse arrière d’une des deux autres exploitations, le groupe fauche désormais sur une largeur de six mètres avec 145 cv. Pour le fanage, les éleveurs utilisent deux "pirouettes" de 6,40 mètres de largeur. Ils disposent d’un andaineur double de 7,50 mètres. Après avoir effectué une première campagne avec la moins âgée de leurs trois presses, ils se sont équipés, l’an dernier, d’un nouveau "round baller" en Cuma. Une machine haut de gamme, de marque Welger, munie d’un "rotocut", confectionnant des balles jusqu’à 160 cm de diamètre. Utilisée même pour le foin, l’option "rotocut" est un avantage pour les mélangeuses, justifient Gilles et Jean-François.
L’organisation du chantier en commun s’est mise en place assez naturellement. C’est Florent Fèvre qui assure la fauche avec l’un des tracteurs du Gaec et le combiné de 6 mètres. Gilles et Jean-François assurent quant à eux le fanage, relayés dans la journée par Johanny Naulin. La mise en andain est assurée par Florent et Gilles et le pressage est l’affaire de Jean-François qui le fait avec son tracteur de 130 cv. Le groupe a mis en place une banque de travail où sont comptabilisées les heures de travail de chacun et de chaque matériel. Dans le groupe, c’est le Gaec du Val d’Arroux qui fournit le plus d’heures de travail et de matériel, mais c’est aussi celui qui récolte le plus de fourrage. Et la formule Gaec permet aux associés, Florent notamment, de se rendre plus facilement disponibles aux chantiers. « Le bilan de la banque de travail est à zéro », indique Jean-François.

Fini la panique !


Le déroulement de ces fenaisons à trois exploitations se fait sans ordre particulier. Dès que la météo le permet, le groupe fauche les parcelles prêtes à être récoltées et « chacun travaille comme si c’était ses propres foins ». Il faut compter environ une semaine pour réaliser la centaine d’hectares de fenaison. C’est pratiquement le même temps que mettaient Gilles ou Jean-François pour réaliser la vingtaine d’hectares qu’ils récoltaient chacun de leur côté auparavant. « Et cela sans avoir à faire de journées interminables ! », fait remarquer Gilles qui apprécie de ne plus avoir à faire ses foins dans la panique ! « Quand on est tout seul, c’est une grosse pression ! Tous les jours, il faut faucher, faner, andainer, presser et cela depuis tôt le matin jusqu’à tard le soir ! Avec notre groupe, ce n’est plus la course : on se relaie, on n’est plus isolé, on travaille dans la convivialité. Bref, on s’entraide », font valoir Gilles et Jean-François.

Charges optimisées


Sur le plan économique, les trois exploitations optimisent ainsi leurs charges de mécanisation. La presse en Cuma leur a coûté 35.000 €, mais à trois. Pour sa première campagne, elle a réalisé 2.433 bottes pour un coût de revient de 2,97 € par botte, révèle Jean-François. Un tarif que les intéressés estiment inférieur à celui d’une entreprise, conformément à l’objectif qu’ils s’étaient fixés.
Après la presse, le groupe envisage de renouveler les faneuses. Sur leurs terrains assez frais, le fanage est une intervention primordiale de la récolte de foin, d’où leur envie de s’équiper d’un appareil neuf et performant (8 toupies). Un projet d’achat de tracteur est également à l’étude. Il faut dire que la Cuma L’Equipe ne manque pas de motivation, ni d’idées. L’acquisition d’une bineuse pour le maïs est en réflexion, de même que la construction d’un bâtiment. La Cuma aimerait également adhérer à la nouvelle Cuma départementale de déchiquetage de bois…

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