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AOP Bœuf de Charolles

Doucement mais sûrement, l'AOP Boeuf de Charolles monte en puissance !

En 2024, l’AOP Bœuf de Charolles a connu une nouvelle progression de son volume, développement qui se poursuit en 2025. Durant cette même année anniversaire, cette viande d’excellence emblématique d’un territoire, a franchi un cap supplémentaire en termes de reconnaissance. 

Par Marc Labille
Doucement mais sûrement, l'AOP Boeuf de Charolles monte en puissance !
Pascal Verchère, vice-président ; Rachel Besançon, vice-présidente ; Jacky Plançon, président et Fabien Gateau, vice-président du syndicat de défense du Bœuf de Charolles.

L’assemblée générale du syndicat de défense du Bœuf de Charolles s’est tenue le 14 avril dernier à Digoin. L’Organisme de Défense et de Gestion (ODG) de l’Appellation est revenu sur l’année 2024 qui a connu une nouvelle hausse d’activité pour le Bœuf de Charolles. Cette progression se chiffre à + 13,2 % avec un nombre de carcasses agréées qui dépasse les 1.800 contre 1.564 en 2023. En volume, c’est 100 tonnes de plus que l’exercice précédent avec l’adhésion de nouvelles boucheries traditionnelles et un développement dans les grandes et moyennes surfaces (GMS), en particulier Intermarché qui progresse de + 16 %. Jean-Michel Berger, patron de l’Intermarché de Charolles, faisait état de 22 magasins de l’enseigne engagés en AOP Bœuf de Charolles. Et il signalait les excellents retours tant de la clientèle que des bouchers grâce à la qualité gustative de la viande et sa régularité.


115 précieuses exploitations


Avec 115 exploitations fournissant des animaux, le Bœuf de Charolles a perdu 8 producteurs par rapport à 2023. Cette baisse est heureusement compensée par une hausse du nombre d’animaux produit par exploitation qui atteint désormais 15,7. Cette « spécialisation » est une volonté du syndicat qui souhaite que chacun des adhérents de l’AOP ait une vraie plus-value à l’échelle de son exploitation. Mais l’ODG, dont les fondateurs prennent de l’âge, est aussi très soucieuse du renouvellement des générations et elle est à la recherche de nouveaux adhérents pour assurer la production, informait le président Jacky Plançon.
Heureux de la progression du Bœuf de Charolles, le président n’éludait pas la question délicate de la rémunération. Il regrettait l’érosion « des plus-values ramenées sur les exploitations », du fait de l’embellie attendue des cours des animaux en ferme. Bien conscient que l’écart de prix a fondu entre l’AOP et un standard qui a flambé, Jacky Plançon estimait que « pour les éleveurs engagés dans cette démarche qui respecte un cahier des charges pointu, il sera normal d’avoir une plus-value en conséquence quand les cotations seront stabilisées ».


L’AOP et ses défenseurs célébrés


2024 aura été marquée par les 10 ans de l’AOP. N’ayant pu célébrer les 10 ans de l’appellation Bœuf de Charolles (AOC) en 2020, le syndicat avait choisi de fêter les 10 ans de l’AOP, déclinaison européenne qui a remplacé l’AOC en 2014. Cette célébration a eu lieu le 1er septembre 2024 avec le couplage réussi de deux évènements : les Échappées Gourmandes dans le Brionnais et la soirée anniversaire à Charolles. Cette journée du 1er septembre aura atteint tous ses objectifs. Au-delà du plaisir d’avoir fait se retrouver, dans une ambiance conviviale, tous les acteurs et sympathisants du Bœuf de Charolles, ce moment a permis de se remémorer les débuts de l’appellation, soulignait Jacky Plançon. « Lorsqu’il y a 30 ans, des personnes déterminées se sont lancées dans ce projet et ont su faire preuve de persévérance pour obtenir la reconnaissance officielle ». Il était important de rendre hommage à ces pionniers dont une partie est aujourd’hui en retraite et alors qu’une nouvelle génération a pris le relais au sein de l’ODG. « Notre conseil d’administration tenait à cette transmission en ayant bien conscience des efforts qu’il a fallu accomplir », confiait le président.


Au menu des soirées parisiennes !


Riche à plus d’un titre, l’année 2024 a vu la viande de Bœuf de Charolles se hisser au menu de la soirée-gala du Gault et Millau à Paris en novembre dernier. Une fierté pour l’AOP qui, grâce à l’interprofession Interbev, s’est retrouvée à la table d’un évènement réunissant tous les grands chefs de France.
L’année 2025 a d’ores et déjà poursuivi sur la même lancée que 2024. L’activité augmente de + 5 % sur le premier trimestre. Au dernier salon de l’agriculture, l’AOP a décroché une médaille d’Or au concours général des produits. Cette dernière récompense le travail d’un éleveur — Jean-François Pacaud de Hautefond, d’une cheville — Charollais Viandes à Paray-le-Monial et d’un point de vente — Intermarché de Charolles.


Fierté et reconnaissance


Jacky Plançon revenait sur cette fierté que partagent aujourd’hui tous ceux qui œuvrent au Bœuf de Charolles : de « ceux qui le produisent » jusqu’à « ceux qui le mettent à leur carte ». Chacun ayant « une responsabilité à chaque étape de la filière » suivant un cahier des charges pour un produit d’excellence, rappelait-il.
Cet attachement à un produit emblématique du terroir est appelé à être encore renforcé. En 2025, le syndicat souhaite une nouvelle dynamique de travail autour des commissions qualité produit où des éleveurs s’impliquent dans l’obtention de l’excellence. La commission conditions de productions devra, elle aussi, se mobiliser pour plancher sur le cahier des charges. De par sa philosophie même, le Bœuf de Charolles a toujours été précurseur en matière de durabilité. Mais les nouveaux impératifs environnementaux et sociétaux incitent l’AOP à mieux valoriser ce qu’elle fait déjà.
Pour conclure, Jacky Plançon insistait sur le rôle d’ambassadeur du territoire joué par le Bœuf de Charolles et par ses défenseurs. Il se réjouissait également de la reconnaissance dont bénéficie aujourd’hui l’appellation. Reconnaissance confortée par la présence à l’assemblée générale du sous-Préfet de Charolles, David Roche, du sénateur Fabien Genet, de la députée Josiane Corneloup et du représentant du Grand Charolais Philippe Dumoux.

 

Couleur de gras, finesse dos, état d’engraissement…

À 474 kg de moyenne, le poids de carcasse des animaux AOP a perdu quelques kilos par rapport à 2023, « ce qui n’est pas gênant » au regard de la demande des clients, commentait Fabien Gateau, directeur de Charollais Viandes, principale cheville du Bœuf de Charolles avec Tradival et Despierres. L’opérateur signalait par ailleurs un nombre de 58 carcasses non agréées. Les causes de déclassement concernent la couleur de gras, la finesse d’os et l’état d’engraissement. Autant de critères sur lesquels les responsables du syndicat encourageaient à être vigilants.

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