Le Couchois espère un bon millésime pour continuer de grandir
À la veille d’entamer les vendanges, les vignerons du Couchois ont reçu la visite du président et du vice-président du Conseil Départemental. L’occasion de leur présenter une jeune appellation qui espère poursuivre son développement parmi les grands de Bourgogne.

Le 28 août dernier, le président du Conseil Départemental André Accary et son vice-président chargé de l’agriculture Frédéric Brochot se sont rendus dans le vignoble du Couchois à la veille des vendanges. Sur place, ils ont été accueillis par Laurent Demontmerot, viticulteur à Dracy-lès-Couches et président des Côtes du Couchois. Étaient également présents, Claudette Brunet-Lechenault, conseillère départementale du canton de Chagny, Bernard Dessendre, ancien conseiller général et ancien maire de Saint-Maurice-lès-Couches ainsi que les maires des communes de l’appellation Roberto Bino, maire de Saint-Sernin-du-Plain, Gérard Durand, maire de Saint-Pierre-de-Varennes, Olivier Barré, maire de Saint-Maurice-lès-Couches, Laurent Prost, adjoint au maire de Couches, et Nicolas Jolivot, maire de Dracy-lès-Couches.
Référencé parmi les grands !
Accompagné d’autres vignerons du Couchois, Laurent Demontmerot en a profité pour présenter la jeune appellation. L’AOP bourgogne côtes du Couchois n’existe en effet que depuis une vingtaine d’années et elle a connu une remarquable progression. Ce « petit vignoble atypique » de moins de 700 ha, est à la fois voisin de la côte chalonnaise, des Côtes de Beaune et proche de l’Autunois. Parti « d’un vrai questionnement » pour des producteurs qui avaient encore à l’époque des bovins charolais sur des exploitations modestes et diversifiées, le vignoble du Couchois a su évoluer en accomplissant un bond qualitatif exceptionnel. À tel point qu’il se retrouve aujourd’hui « référencé dans le sillon de la Côte Chalonnaise dans le classement des vins bourguignons… On apparaît sur toutes les cartes ! », se félicite Laurent Demontmerot qui confie que « la donne a véritablement changé pour les Côtes du Couchois depuis 5-6 ans ».
Plus de 5.000 personnes à la Ronde du Couchois…
La démarche n’a toutefois pas été évidente, reconnaît le président qui évoque aujourd’hui la complexité de territoire liée au fait que l’appellation est à cheval sur trois intercommunalités : Communauté de Communes du Grand Autunois Morvan, Grand Chalon et Communauté Urbaine Le Creusot-Montceau. Mais cette réalité administrative est aussi une opportunité avec davantage de portes à ouvrir, positivait Laurent Demontmerot.
Chaque année, la Ronde du Couchois est une vitrine collective qui draine plus de 5.000 personnes dans les communes du vignoble. Cet évènement créé en 2001 par les pionniers Bernard Royet et Daniel Pichard, dont la convivialité est à l’image de ce territoire et de ses vignerons, doit rester « familial », estimait le président.
Décrocher l’appellation pour les blancs
Si les Côtes du Couchois en sont arrivées à un point que d’aucuns ne pensaient jamais atteindre, elles auraient aujourd’hui besoin de franchir une étape supplémentaire en décrochant l’appellation en vin blanc. Les vignerons du Couchois se battent pour cela depuis douze ans avec la sensation que le dossier reste bloqué. « Un coup de main serait le bienvenu ! », lançait Laurent Demontmerot à l’adresse d’André Accary et de Frédéric Brochot. Car dans une Bourgogne « compliquée », « il manque l’appellation géographique Côtes du Couchois sur nos bouteilles de blanc et nous avons besoin des blancs pour tracter les rouges », expliquait le président.
À la veille d’attaquer les vendanges, Laurent Demontmerot se voulait optimiste : « on ne va pas se plaindre. Même si le rendement n’est pas au rendez-vous, on préfère récolter un bon millésime en qualité qui se valorisera mieux. On a hâte de récolter et de mettre la vendange à l’abri ». Et le président de poursuivre, « après les mauvaises années 2021 et 2024, il nous faut une image de qualité en 2025 pour repartir ».
Soutien sur le long terme
Lui et ses collègues ne cachaient pas pâtir d’un contexte difficile avec une crise mondiale et des trésoreries fragilisées. Les vignerons du Couchois déploraient un métier qui se complique, la hausse des charges, un négoce difficile, la pression environnementale… « On fait du mieux qu’on peut… L’étage d’après sera-t-il de passer en bio ? Mais au risque de perdre une partie de notre clientèle ; c’est compliqué », interrogeait un jeune viticulteur. Son collègue résumait la lourdeur administrative en confiant que pour la première journée de vendange, il lui faudra consacrer trois heures à la paperasse… La fiscalité est un autre souci pour les vignerons du Couchois qui, en même temps qu’ils développent leurs entreprises, se voient franchir de nouveaux paliers fiscaux qui les assomment…
Fidèles à ce rendez-vous vendanges qu’ils tiennent chaque année dans le vignoble de Saône-et-Loire, André Accary et Frédéric Brochot ont pris le temps d’écouter et d’échanger avec les producteurs du Couchois. Le vice-président du Conseil départemental a rappelé les actions de soutien du Département à la viticulture et à l’agriculture en général. Des actions qui touchent la réduction des charges, les crises, la lutte contre la flavescence dorée et qui ont toutes en commun de ne pas se limiter au court terme, défendait Frédéric Brochot.
Domaine Demontmerot à Dracy-les-Couches
Laurent Demontmerot et son épouse Amélie sont à la tête de la SAS Demontmerot, exploitation familiale de 15 ha située à Dracy-lès-Couches. La structure est en plein développement (en bouteilles notamment) en vue d’accueillir les deux fils qui rejoindront leurs parents à l’issue de leurs études viticoles.
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