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Régis Rossignol à Tintry

Régis Rossignol engraisse ses 16 premiers babys !

Sur son exploitation du grand Autunois, Régis Rossignol engraisse de plus en plus d’animaux pour plus de valeur ajoutée. Après avoir « repoussé » ses broutards, il vient de se lancer dans la finition de ses 16 premiers babys pour lesquels il a bénéficié de l’aide à l’engraissement de la Région.  

Par Marc Labille
Régis Rossignol engraisse ses 16 premiers babys !
Régis Rossignol et Romain Bouillot, technicien à Sicarev Coop.

Régis Rossignol est à la tête d’un troupeau de 60 vaches charolaises à Tintry. Adhérent de Sicarev Coop, il engraisse les vaches de réforme et les génisses et l’exploitation est engagée dans les filières AOP Bœuf de Charolles et Charolais Label Rouge. Lorsque Régis s’est installé en 2016, il commercialisait ses broutards au sevrage vers 300-350 kg. En 2020, un bâtiment à toiture photovoltaïque a été construit qui permettait de loger 70 jeunes animaux en hiver. L’éleveur s’est donc mis à « repousser » ses mâles pour des ventes jusqu’en mars-avril. C’était un pas de plus vers la finition. Une ultime étape envisageable puisque le bâtiment était opérationnel, que les animaux avaient déjà subi le sevrage et la vaccination et qu’ils recevaient d’ores et déjà une ration d’alourdissement. À cela s’ajoutait pour Régis les aléas sanitaires dans l’export des broutards, l’envie de valoriser les progrès génétiques accomplis sur son troupeau. Et le jeune éleveur avait la volonté que « tous ses animaux partent pour l’abattoir pour rechercher de la valeur ».


Une aide et un contrat pour sécuriser


Dans sa réflexion, Régis a été épaulé par son technicien de groupement Romain Bouillot. Ensemble, ils ont notamment étudié l’impact sur la trésorerie. En effet, garder des broutards pour en faire des babys prive de leurs ventes et il faut pouvoir financer l’alimentation, fait valoir le technicien. Heureusement, l’aide à l’engraissement de la Région est là pour sécuriser ce nouvel acte de production. Pour les 16 premiers mâles que Régis a choisi d’engraisser cet hiver, il bénéficie d’une aide de 2.000 €. « Cela équivaut à 125 euros de marge sécurisée par animal », calcule Romain Bouillot. L’éleveur apprécie aussi le contrat de production, condition à remplir pour accéder à l’aide et qui le lie avec sa coopérative. Cela lui garantit un prix minimum grâce auquel « on sait où on va ! », résume-t-il. « On cible 150 € de marge nette hors aide. La différence, c’est la performance technique », commente Romain Bouillot.


Céréales et fourrages de la ferme


L’engraissement a débuté début novembre avec des broutards qui pesaient en moyenne 375 kg vif. Les sorties sont prévues vers juin-juillet avec l’objectif d’atteindre 760 kg vif pour des carcasses de 440-460 kg.
Les mâles sont nourris avec une ration sèche comme les broutards repoussés. S’il ne cultive pas de maïs fourrage, Régis dispose de stocks suffisants avec du foin, de l’enrubannage et même de la paille qu’il n’a pas besoin d’acheter. 16 hectares de céréales sont cultivés sur la ferme, une surface que Régis a « développée pour sécuriser son approvisionnement ». Ces céréales servaient déjà dans la finition des femelles que l’éleveur fait en sorte d’engraisser un maximum au pré.
Régis a aussi implanté des surfaces de prairies temporaires avec des mélanges fourragers riches en trèfle qu’il récolte précocement pour optimiser la qualité.


Ration sèche


La ration sèche des mâles est composée de 60 % de céréales aplaties et 40 % d’aliment à 28 % de protéines (tourteau gras Expellor, pulpe de betterave, luzerne, lin), le tout accompagné de fourrages. Les babys reçoivent 1,5 kg de ration sèche par 100 kg de poids vif. Ce type ration est plus simple à distribuer qu’une alimentation humide à base d’ensilage de maïs. D’autant qu’un lot de seulement 16 mâles à l’engraissement ne serait pas suffisant pour ouvrir un silo de maïs fourrage, fait valoir Régis. Et Romain Bouillot d’ajouter que bien que son coût soit plus élevé, la ration sèche s’avère plus régulière en termes de performances.
Avec ce régime, Régis vise un GMQ (Gains Moyen Quotidien) de 1,5 à 1,6 kg par jour. Les animaux sont pesés au minimum tous les deux mois.