Comité des salons et concours de Mâcon
Mâcon va s’internationaliser !

Cédric Michelin
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Le 19 septembre à Mâcon, le Comité des salons et concours de Mâcon a dévoilé sa nouvelle organisation. En juillet, le décès du président Bernard Delaye avait laissé et laisse encore un grand vide. Pour le combler, un quintette se répartira les missions. De quoi également lancé de nouvelles ambitions, toujours en forme d’hommage.

Mâcon va s’internationaliser !
De g. à d., Didier Pin, Bernard Rey, Hervé Reynaud, Charles Lamboley et Maurice Broquet.

Sa place au bout de la longue table de réunion reste vide, chacun s’attendant encore à voir surgir sa grande silhouette. Mais Bernard Delaye nous a quittés en juillet dernier, laissant orphelin le Concours des Grands vins de France et le Marché des plaisirs gourmands. Deux immenses succès à sa hauteur. Sans oublier aussi le vide laissé au concours des vins du Mâconnais Beaujolais, nombre de Confréries et son réseau inégalable de vignerons et vigneronnes qu’il a connu lors de sa carrière au lycée viticole de Davayé.
C’est donc avec respect et en forme d’un sincère hommage que la nouvelle organisation du Comité a été dévoilée lundi dans les locaux à Mâcon. « Bernard Delaye était le président H24. Sa disposition était complète. C’est pourquoi, nous ne serons pas trop de cinq » à se répartir les tâches, expliquait le nouveau président, Bernard Rey, issu du groupe Labruyère, fondé de pouvoir, financier et ayant officié « au-delà du Pacifique » pour sa division viticole. Bernard Delaye avait souhaité voir Bernard Rey « reprendre » après lui, fruit de leur amitié remontant à la construction des locaux actuels qui ont permis au Concours de devenir la référence française.
« Bernard Delaye faisait un travail remarquable, avec un conseil d’administration l’épaulant, tout comme les permanents, pour faire avancer les dossiers et l’ensemble des manifestations », rappelait Bernard Rey qui dévoilait le nouveau mode de fonctionnement, basé sur un président avec trois présidents délégués et un trésorier général. Ce sont donc deux « vice-présidents » de plus qu’avant, en quelque sorte.
Arrivé à l’époque de l’ancien président de la Foire de Mâcon, Pierre Poulachon, Bernard Rey travaille avec Hervé Reynaud depuis maintenant une vingtaine d’années. Ce dernier, conseiller départemental en charge de la culture en Saône-et-Loire, sera le président délégué en charge ici « des relations avec les médias et les collectivités locales et territoriales ».
« Sans ordre hiérarchique », deuxième président délégué, Didier Pin sera en charge spécifiquement du Marché des plaisirs gourmands qui se déroulera du 18 au 21 novembre. 23.000 visiteurs sont attendus comme l’an dernier et de nombreuses animations sont d’ores et déjà prévues, comme la dégustation de porto, commentée par le sommelier Fabrice Sommier et le président de la Confrérie Mâconnais Beaujolais, Bernard Bénas. Didier Pin travaillera également sur le salon du Concours des Grands vins de France.

Concours international de Mâcon

C’est le troisième président délégué, Charles Lamboley, qui sera chargé « des » concours des vins et du salon des Grands vins de France. « C’est l’homme idoine pour cette mission », expliquait Bernard Rey qui a lancé un défi de taille au directeur marketing des coopératives Terres Secrètes (Mâconnais) et Nuiton-Beaunois, et également président de Mâcon Tourisme et Congrès.
« Le Comité fait parler de Mâcon et est un moteur économique non négligeable pour le Mâconnais Val de Saône », réaffirmait Bernard Rey. Lors de l’assemblée générale extraordinaire, il a été acté « de développer encore ce qui fonctionne parfaitement. On va travailler à encore élever le Concours des Grands vins de France, l’européaniser, voir le mondialiser ». Une forte ambition, mais qui est à portée de main avec toutes les « compétences » en interne et « avec nos dégustateurs compétents, avec nos confréries vineuses amies… pour avoir systématiquement des palais adaptés aux cépages dégustés. Une spécialisation des dégustateurs sera prévue par pays aussi », imagine déjà Bernard Rey. « On commencera par les pays limitrophes et habituels (Belgique…) », projette Charles Lamboley qui a en tête le « grand tasting » du Louvres par exemple. Les concours concurrents ont donc du souci à se faire…

Rajeunir l’avenir

Pas d’inquiétude toutefois, pas question de faire n’importe quoi. Le trésorier général, Maurice Broquet, veillera aux comptes, pour que chaque dépense porte le sceau de « l’efficacité ». Ces « cinq combattants en mission », comme aimait à décrire Bernard Rey, se sont assignés une dernière mission : « élargir le Comité en modifiant la pyramide des âges », conscients d’avoir pour la plupart déjà « de la neige sur la tête ». « Nous, doyens, quitterons doucement les manettes et voulons mettre en place l’avenir avec un Comité rajeuni. Le bénévolat souffre et est devenu une denrée rare. Nous voulons faire rentrer au sein du Comité de nouvelles compétences pour développer les outils ». Un dernier mot qui recouvre par exemple le développement d’un site web « vivant », traduit en plusieurs langues en vue de l’internationalisation du concours, ou encore une présence accrue sur les réseaux sociaux pour développer la notoriété du Mâconnais Val-de-Saône. De quoi communiquer positivement sur une passion qui les rassemble toujours : « la bonne chère et les bons liquides, à boire avec modération ».