Didier Giraud, président du GIE Synergie Charolais
Les profils génétiques évoluent à la station de Jalogny…

Marc Labille
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La vente des veaux de la station de Jalogny aura lieu le vendredi 17 février à Charolles. Le président du GIE Didier Giraud lève le voile sur ce nouveau millésime qui promet quelques nouveautés. 

Les profils génétiques évoluent à la station de Jalogny…
Pour le président du GIE Synergie Charolais, la vente aux enchères d’embryons dans le cadre de la vente de la station de Jalogny sera un véritable test.

Comment se présente le millésime 2023 de la station charolaise de Jalogny ?

Didier Giraud : le recrutement a porté sur environ 200 veaux dans une centaine d’élevages. Il s’est recentré sur la Saône-et-Loire avec une part moins importante de veaux provenant des autres départements. 86 veaux ont été retenus à l’entrée en station.

Cette année, les profils des veaux sont un peu différents avec une montée en puissance des sans corne et vêlage facile. 46 % sont des veaux génétiquement sans corne et 24 % sont des vêlages faciles.

Comment expliquez-vous cette recrudescence de veaux sans corne et vêlage facile ?

D. G. : les apporteurs préfèrent proposer ce que demande le marché. Ils savent qu’un bon animal sans corne et vêlage facile se vend bien. Cette évolution soulève des questions sur le recrutement. Jusqu’alors, la station propose une diversité de profils correspondant à différentes clientèles. L’engouement pour le sans corne et le vêlage facile remet un peu en cause cette diversité. Il faut qu’il reste de la place pour tous les bons veaux que les éleveurs hésitent aujourd’hui à nous proposer.

Tous les veaux de la station sont désormais génotypés. Outre le gène sans corne, qu’apporte le génotypage ?

D. G. : le génotypage sert à rechercher des gènes d’intérêt. Il nous a permis d’éliminer l’ataxie. Il permet aussi de rechercher les gènes culards dont le fameux mh beef. 28 % des veaux de Jalogny sont porteurs de ce nouveau gène très prisé pour les aptitudes bouchères alors que 30 % sont porteurs du gène culard classique (mh) qui génère plus d’inconvénients. Nous avons quatre veaux porteurs homozygotes du gène mh beef. C’est un type d’animal très recherché aujourd’hui car il transmet le gène à toute sa descendance. Dans les sans corne, six veaux sont homozygotes.

La sélection à l’entrée de station est devenue très technique…

D. G. : avec tous ces critères génétiques, le nombre de veaux éligibles est moins élevé à l’entrée et nous effectuons un tri final très sévère sur la morphologie, les aplombs, leurs performances en station. Cette année, nous ne retiendrons qu’environ 75 veaux pour la vente. Les animaux vont aussi être soumis à la spermatogénèse. Tout ce protocole exigeant a un coût qui justifierait une hausse de la mise à prix. D’autant que cette année, nous avons dû faire face à une hausse du prix des aliments de + 100 €/tonne.

L’année dernière, le GIE Synergie Charolais avait réalisé une très belle vente. Comment se présente la nouvelle édition ?

D. G. : la prochaine vente de la station s’annonce bien. Cette année, les profils de veaux évoluent mais l’engouement pour la station et les garanties qu’elles procurent est toujours là. En ce moment, tous les partenaires du GIE font marcher leurs réseaux pour promouvoir l’évènement. Nous sommes très actifs sur Facebook et les bénévoles seront tous mobilisés le jour J. Nous avons nos contacts habituels avec nos clients étrangers. Les deux entreprises de sélection sont venues voir les veaux…

La vente proposera aussi des embryons…

D. G. : la mise en vente d’embryons sera une grande première. C’est le fruit d’un travail avec Sébastien Reveret d’Elvanovia. Nous avons collecté des embryons auprès d’éleveurs apporteurs réguliers de la station. Ces embryons ont été récoltés sur des bonnes vaches issues de souches connues et des génisses sans corne. 4 ou 5 packs d’embryons seront proposés aux enchères parmi les veaux pendant la vente. Ce sera un véritable test. À l’avenir, il sera de plus en plus difficile d’exporter des animaux vivants et les embryons sont une solution. Cela nous permettra aussi de travailler la voie femelle. L’idée, c’est de démultiplier la descendance de bonnes génisses grâce à la transplantation embryonnaire et ainsi d’en faire profiter le plus grand nombre.

Portes ouvertes sur rendez-vous du 6 au 10 février

Portes ouvertes sur rendez-vous du 6 au 10 février

La station de Jalogny ouvrira ses portes du 6 au 10 février sur rendez-vous. Les éleveurs désirant voir les animaux seront ainsi accueillis individuellement sur rendez-vous durant cinq jours. « Cette solution permet d’étaler les visites dans le temps. C’est moins de stress pour les animaux et cela permet de prendre le temps de discuter avec les éleveurs », fait valoir Didier Giraud. Les visiteurs seront accueillis sur place par Chloé Vergneault, la technicienne de la station.

Vente aux enchères le vendredi 17 février à Charolles

La vente aux enchères des veaux reproducteurs de la station de Jalogny aura lieu le vendredi 17 février à Charolles. Les animaux seront visibles dès le matin et la vente se déroulera l’après-midi. Après deux années perturbées par le Covid, le déjeuner sera à nouveau ouvert au public. En matinée, la Confrérie des Saveurs du Pays Charolais fera déguster de la viande charolaise. La vente aux enchères en mode électronique sera animée par Martial Tardivon de la Sicafome. Les acheteurs pourront aussi miser en ligne.