GIE Synergie Charolais
GIE Synergie Charolais : la station de Jalogny continue sur sa lancée !
La vente de reproducteurs de la station de Jalogny aura lieu à Charolles le 16 février prochain. Vendredi dernier, les membres du GIE Synergie Charolais tenaient leur assemblée générale annuelle tout en procédant aux derniers réglages avant la prochaine vente.
La campagne 2022-2023 de la station charolaise de Jalogny s’est soldée par une très belle vente. 93 % des veaux présentés avaient trouvé preneurs ; la moyenne des prix était en hausse à 4.180 € et le record de prix s’élevait à 10.600 € pour un animal vendu en Allemagne. 26 veaux avaient été achetés par des étrangers et 9 ont été adjugés en ligne. L’exercice 2022-2023 s’est aussi illustré par un meilleur résultat financier pour le GIE. Le chiffre d’affaires de la station était en hausse, notamment grâce à la mise en place d’un prélèvement facturé aux acheteurs. Malgré la montée des charges, les comptes de la station se sont redressés, d’autant que le GIE a pu bénéficier de reliquats de subvention bienvenus. Le poste de salarié du GIE est désormais pris en charge par l’entité Ferm’Inov. Mais pour 2024-2025, il faudra composer avec une baisse importante des aides, ce qui présage un résultat négatif au budget prévisionnel. Ces perspectives confirment la fragilité du modèle économique de l’outil station, pointe le contrôleur de gestion. « C’est un système qui marche bien commercialement parlant. Mais nous devons toujours équilibrer les comptes grâce à l’engagement et la générosité de notre collectif. Une réflexion sur le financement de notre modèle est en cours », confirmait le président du GIE Didier Giraud.
Un très bon millésime !
La campagne 2023-2024 de la station de Jalogny aura produit un très bon millésime. Le recrutement a été effectué parmi 252 animaux provenant de 101 élevages dans 20 départements. En trois ans, le nombre de veaux proposés a progressé de 33 animaux. Plus de la moitié des veaux proviennent de Bourgogne-Franche-Comté et la Saône-et-Loire se stabilise parmi ces fournisseurs. Une trentaine de veaux sont ressortissants de la région Rhône-Alpes Auvergne tandis que la station continue de drainer des animaux en provenance des Hauts-de-France et d’Occitanie. Loin du berceau de race, la notoriété de la station saône-et-Loirienne est souvent assurée par les techniciens génétiques qui lui font une promotion remarquable, signalait Didier Giraud.
Grosses performances…
Cette saison, la station de Jalogny a accueilli 96 veaux soit dix de plus qu’en 2022. « Des animaux de plus en plus lourds à l’entrée », faisait remarquer le président qui faisait état d’un gain de poids d’une cinquantaine de kilos vifs en 5-6 ans, avec une montée en puissance des veaux d’octobre. Au final, ce sont 93 veaux qui sont allés jusqu’au terme de l’évaluation et comme leur niveau génétique à l’entrée pouvait le laisser deviner, ils ont accompli de très belles performances. Le GMQ moyen par animal atteint 1.638 g/jour contre 1.581 la saison passée. 81 veaux obtiennent un index station IMOCR (morphologie croissance) supérieur ou égal à 100. Deux veaux seulement ont dû être éliminés pour des performances (IMOCR) insuffisantes.
En termes d’index, les veaux de Jalogny conservent leur point fort en développement musculaire (103,5 de DM) tout en affichant 101 en développement squelettique et une stabilité en aptitudes fonctionnelles et en croissance. Au final, 74 animaux obtiennent la qualification « RJR » (reproducteur jeune recommandé) alors qu’ils n’étaient que 58 l’an dernier.
Gènes d’intérêt
La station de Jalogny livre aussi le statut de ses pensionnaires vis-à-vis des gènes d’intérêts. Ainsi, le lot comporte 36 porteurs hétérozygotes et 6 porteurs homozygotes du gène sans corne ; 30 porteurs du gène culard traditionnel « Q204X » ; 27 porteurs du nouveau et prometteur gène culard « Mh Beef » (25 hétérozygotes et 2 homozygotes)… Il n’y avait aucun porteur de l’ataxie cette année.
Au cours du tri du 24 janvier dernier, cinq animaux ont été exclus en raison de défauts d’aplombs et autre anomalie. Un animal s’est accidenté la veille de l’assemblée générale. Fin janvier, il restait donc 85 veaux à soumettre au test de la spermatogenèse.
Forts de ce haut niveau génétique, beaucoup de veaux bénéficieront cette année d’estampilles soulignant leurs caractères améliorateurs. Sans corne, aptitude au vêlage, facilité de naissance, aptitude laitière étaient déjà mis en valeur sur les fiches catalogues. Cette année, la génomique permet d’aller plus loin en distinguant les porteurs du gène sans corne hétérozygotes « P » des porteurs homozygotes « PP ».
Des portes ouvertes sur rendez-vous (07.88.19.58.18) sont organisées à la station de Jalogny du 5 au 10 février.
Des veaux mâles et des embryons femelles…
La prochaine vente aux enchères des veaux de la station de Jalogny se tiendra de nouveau à Charolles. Elle débutera à 13 heures et les veaux seront visibles dès 10 heures L’animation de la vente sera assurée par la Sicafome de Moulins-Engilbert et les acheteurs pourront miser sur place ou à distance grâce à Internet. La mise à prix est maintenue à 2.900 €. Comme l’an dernier, des embryons seront proposés à la vente parmi les veaux. Ces embryons de femelles, issus d’accouplements raisonnés, ont été collectés sur de très bonnes vaches appartenant à des apporteurs de la station. Pour Didier Giraud, cette vente encore expérimentale s’adresse à un public d’acheteurs un peu différent de ceux des veaux. Ces lots d’embryons de haute valeur génétique seront mis à prix 300 €.
Retrouver de la variabilité génétique…
Cette année, l’index de synthèse station IMOCR évolue. La mesure de l’ouverture pelvienne a été abandonnée, car trop coûteuse et du fait « de problèmes de divergence entre les différents indicateurs », explique Didier Giraud. Ce changement a entraîné une refonte de la composition de cet IMOCR. Autre aspect technique soulevé en assemblée générale du GIE : l’enjeu de la variabilité génétique. Les responsables de la station s’inquiètent en effet que les exigences croissantes de sélection à l’entrée en station (élimination de l’ataxie, sélection du sans corne, critères d’indexation, etc.) n’écartent un certain nombre de « lignées non connues et originales ». Pour le président, cela peut expliquer que certains éleveurs-sélectionneurs se détournent de la station. Quand d’autres, adeptes de la génétique monte naturelle, se mettent à inséminer quelques vaches pour pouvoir entrer à Jalogny… Comme quoi la variabilité génétique pourrait bien être la nouvelle estampille à rechercher demain.
