Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 19/2018

Bovins de boucherie

Face à la situation déjà très compliquée des éleveurs avec une rémunération insuffisante de la viande (lire à ce sujet en page 5 de cette même édition), la Commission européenne répond par une ouverture massive des portes à l’importation de viande (laquelle constitue manifestement une vulgaire monnaie d’échange pour placer d’autres produits agricoles ou industriels), mais également par une annonce d’une réduction des aides octroyées pour compenser les prix bas, et cela en planifiant une possible baisse du budget de la Pac.

L’Europe marche sur la tête. Cette situation n’est pas tenable alors que, dans le même temps, la mutation des modes de consommation s’accélère, et s’oriente vers plus de produits transformés. Les producteurs sont très inquiets. Les abattages d’animaux de race à viande ont continué leur progression de +7 % sur le premier trimestre, pas les prix… De fait, ces volumes supplémentaires contribuent à maintenir des prix bas, avec un positionnement de plus en plus compliqué des races à viande de bonne conformation. Le recul de l’offre en réformes laitières devrait en revanche être favorable aux échanges, mais ce marché est sous le contrôle des grands groupes industriels d’abattage et de transformation. Il est d’ailleurs à noter que les tarifs pratiqués dans les autres pays de l’UE sont supérieurs à ceux pratiqués en France…

Sur les marchés, on observe depuis quelques mois un resserrement des niveaux de prix avec une baisse dans la viande de qualité et une progression dans l’entrée de gamme. Cette nouvelle semaine écourtée n’apporte aucun enseignement, avec très peu de mouvements tarifaires. Les abattoirs sont suffisamment approvisionnés en animaux de races à viande pour faire fonctionner leurs unités de transformation. L’animation commerciale sur les quelques rares marchés ouverts reflète cette situation avec un plafonnement des prix dans les bonnes femelles de qualité bouchère. Dans la charolaise, le commerce est plus équilibré après la mise à l’herbe. La demande se porte sur l’entrée de gamme pour des tarifs sans changement. Dans les réformes laitières, les abattoirs ont réduit leur activité pour cette semaine écourtée avec deux fériés alors que l’offre tend également à se restreindre avec la montée en puissance des travaux de printemps. Certains abattoirs ont toutefois maintenu leur activité sur au moins un de ces fériés, car les usines de transformation doivent être constamment approvisionnées en produits frais. Les industriels ont reconduit leurs tarifs dans les vaches frisonnes et montbéliardes. En jeunes bovins, le fort décrochage des prix en Italie (-0,30 €/kg en un mois) provoque un très fort mécontentement de plusieurs producteurs qui ont refusé de livrer les abattoirs cette semaine. Malheureusement, les JB finis ne peuvent être gardés trop longtemps dans les ateliers et les abattoirs le savent… La tendance française est lourde avec des tarifs sous pression.

 

Bovins d’embouche et d’élevage

L’activité a été fortement perturbée par la fermeture de nombreux marchés cette semaine. De nombreux herbagers sont couverts pour la saison d’herbage, et les achats concernent principalement les plus importants engraisseurs qui ont des besoins de rotation (maigre/viande). Sur le plan commercial, le bétail de gabarit à finition rapide reste recherché mais avec des tarifs stables compte tenu de l’évolution du prix de la viande. Le commerce est plus sélectif dans les races à viande plus légères, de moindre conformation ou à finir tardivement sur l’été.

 

Broutards

L’activité est sérieusement perturbée avec des transports qui ne peuvent se faire normalement. Un certain nombre de marchés étaient fermés cette semaine. Dans le centre du pays, l’animation commerciale reste assez soutenue avec un équilibre offre/demande très favorable pour les bons mâles d’automne. L’inquiétude vient en revanche de l’Italie où le recul du prix des JB (lire un peu plus haut) et les retards d’enlèvement dans les ateliers d’engraissement risquent de peser sur les achats lors des prochaines semaines. L’Espagne profite en revanche de la proximité du Ramadan (période qui court cette année du mardi 15 mai au jeudi 14 juin) pour réaliser de nombreuses expéditions par bateaux vers le Maghreb. Dans les régions du Grand Ouest, les volumes sont en forte baisse sur les marchés, ce qui a permis de tenir les prix malgré une demande régionale moins soutenue pour l’engraissement. En femelles, les échanges sont peu significatifs.

 

Veaux d’élevage et d’engraissement

De nombreux marchés ont été déplacés ou annulés avec des intégrateurs qui ont trouvé des solutions pour alloter leurs veaux. Les intégrateurs profitent de ces semaines écourtées pour stabiliser leurs prix des veaux holsteins ou montbéliards avec une activité à l’export réduite. Les tarifs sont reconduits dans les croisés blanc bleus (de type "R") ainsi que les croisés laitiers. La commercialisation est plus difficile dans les veaux de race à viande (limousins et charolais), avec une offre saisonnière plus abondante et suffisante pour les besoins exprimés.

 

Ovins

Les disponibilités d’agneaux sont très différentes d’une région à l’autre ce qui entraîne de fortes disparités tarifaires. Les abattoirs sont suffisamment approvisionnés pour cette semaine écourtée, ce qui provoque un tassement des prix. Les agneaux gras sont dépréciés. Dans le Centre du pays, les disponibilités sont moindres, ce qui permet de tenir les prix à des niveaux très convenables. En brebis, le marché est équilibré avec des tarifs qui se stabilisent.

 

Porcs

La succession de semaine écourtée pèse fortement sur la tendance, même si les prix sont stables sur le Marché au cadran breton, à 1,185 € du kilogramme alors que cette semaine la séance du lundi était annulée pour cause de fériés… Pourtant, les fondamentaux demeurent favorables avec du soleil et de nombreux congés pour animer la consommation de grillades. En Allemagne, sous la pression des grands abattoirs à forte activité Export, le prix s'est replié de 5 cents, entraînant une partie des pays du nord de l'Europe dans la baisse. Globalement, la demande sur les marchés pays tiers manque de dynamisme, impactée par une forte concurrence des pays pratiquant des tarifs très attractifs, des importations chinoises en baisse et un dollar faible.

Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 19/2018

Bovins de boucherie

Face à la situation déjà très compliquée des éleveurs avec une rémunération insuffisante de la viande (lire à ce sujet en page 5 de cette même édition), la Commission européenne répond par une ouverture massive des portes à l’importation de viande (laquelle constitue manifestement une vulgaire monnaie d’échange pour placer d’autres produits agricoles ou industriels), mais également par une annonce d’une réduction des aides octroyées pour compenser les prix bas, et cela en planifiant une possible baisse du budget de la Pac.

L’Europe marche sur la tête. Cette situation n’est pas tenable alors que, dans le même temps, la mutation des modes de consommation s’accélère, et s’oriente vers plus de produits transformés. Les producteurs sont très inquiets. Les abattages d’animaux de race à viande ont continué leur progression de +7 % sur le premier trimestre, pas les prix… De fait, ces volumes supplémentaires contribuent à maintenir des prix bas, avec un positionnement de plus en plus compliqué des races à viande de bonne conformation. Le recul de l’offre en réformes laitières devrait en revanche être favorable aux échanges, mais ce marché est sous le contrôle des grands groupes industriels d’abattage et de transformation. Il est d’ailleurs à noter que les tarifs pratiqués dans les autres pays de l’UE sont supérieurs à ceux pratiqués en France…

Sur les marchés, on observe depuis quelques mois un resserrement des niveaux de prix avec une baisse dans la viande de qualité et une progression dans l’entrée de gamme. Cette nouvelle semaine écourtée n’apporte aucun enseignement, avec très peu de mouvements tarifaires. Les abattoirs sont suffisamment approvisionnés en animaux de races à viande pour faire fonctionner leurs unités de transformation. L’animation commerciale sur les quelques rares marchés ouverts reflète cette situation avec un plafonnement des prix dans les bonnes femelles de qualité bouchère. Dans la charolaise, le commerce est plus équilibré après la mise à l’herbe. La demande se porte sur l’entrée de gamme pour des tarifs sans changement. Dans les réformes laitières, les abattoirs ont réduit leur activité pour cette semaine écourtée avec deux fériés alors que l’offre tend également à se restreindre avec la montée en puissance des travaux de printemps. Certains abattoirs ont toutefois maintenu leur activité sur au moins un de ces fériés, car les usines de transformation doivent être constamment approvisionnées en produits frais. Les industriels ont reconduit leurs tarifs dans les vaches frisonnes et montbéliardes. En jeunes bovins, le fort décrochage des prix en Italie (-0,30 €/kg en un mois) provoque un très fort mécontentement de plusieurs producteurs qui ont refusé de livrer les abattoirs cette semaine. Malheureusement, les JB finis ne peuvent être gardés trop longtemps dans les ateliers et les abattoirs le savent… La tendance française est lourde avec des tarifs sous pression.

 

Bovins d’embouche et d’élevage

L’activité a été fortement perturbée par la fermeture de nombreux marchés cette semaine. De nombreux herbagers sont couverts pour la saison d’herbage, et les achats concernent principalement les plus importants engraisseurs qui ont des besoins de rotation (maigre/viande). Sur le plan commercial, le bétail de gabarit à finition rapide reste recherché mais avec des tarifs stables compte tenu de l’évolution du prix de la viande. Le commerce est plus sélectif dans les races à viande plus légères, de moindre conformation ou à finir tardivement sur l’été.

 

Broutards

L’activité est sérieusement perturbée avec des transports qui ne peuvent se faire normalement. Un certain nombre de marchés étaient fermés cette semaine. Dans le centre du pays, l’animation commerciale reste assez soutenue avec un équilibre offre/demande très favorable pour les bons mâles d’automne. L’inquiétude vient en revanche de l’Italie où le recul du prix des JB (lire un peu plus haut) et les retards d’enlèvement dans les ateliers d’engraissement risquent de peser sur les achats lors des prochaines semaines. L’Espagne profite en revanche de la proximité du Ramadan (période qui court cette année du mardi 15 mai au jeudi 14 juin) pour réaliser de nombreuses expéditions par bateaux vers le Maghreb. Dans les régions du Grand Ouest, les volumes sont en forte baisse sur les marchés, ce qui a permis de tenir les prix malgré une demande régionale moins soutenue pour l’engraissement. En femelles, les échanges sont peu significatifs.

 

Veaux d’élevage et d’engraissement

De nombreux marchés ont été déplacés ou annulés avec des intégrateurs qui ont trouvé des solutions pour alloter leurs veaux. Les intégrateurs profitent de ces semaines écourtées pour stabiliser leurs prix des veaux holsteins ou montbéliards avec une activité à l’export réduite. Les tarifs sont reconduits dans les croisés blanc bleus (de type "R") ainsi que les croisés laitiers. La commercialisation est plus difficile dans les veaux de race à viande (limousins et charolais), avec une offre saisonnière plus abondante et suffisante pour les besoins exprimés.

 

Ovins

Les disponibilités d’agneaux sont très différentes d’une région à l’autre ce qui entraîne de fortes disparités tarifaires. Les abattoirs sont suffisamment approvisionnés pour cette semaine écourtée, ce qui provoque un tassement des prix. Les agneaux gras sont dépréciés. Dans le Centre du pays, les disponibilités sont moindres, ce qui permet de tenir les prix à des niveaux très convenables. En brebis, le marché est équilibré avec des tarifs qui se stabilisent.

 

Porcs

La succession de semaine écourtée pèse fortement sur la tendance, même si les prix sont stables sur le Marché au cadran breton, à 1,185 € du kilogramme alors que cette semaine la séance du lundi était annulée pour cause de fériés… Pourtant, les fondamentaux demeurent favorables avec du soleil et de nombreux congés pour animer la consommation de grillades. En Allemagne, sous la pression des grands abattoirs à forte activité Export, le prix s'est replié de 5 cents, entraînant une partie des pays du nord de l'Europe dans la baisse. Globalement, la demande sur les marchés pays tiers manque de dynamisme, impactée par une forte concurrence des pays pratiquant des tarifs très attractifs, des importations chinoises en baisse et un dollar faible.